Ce projet n’a pas été prévu. Il s’est imposé de lui-même — comme une nécessité, une réponse instinctive à un moment éphémère que je ne voulais pas laisser disparaître.

 



Chaque photo est une trace brute. Un fragment de réel suspendu entre lumière et incertitude. Il ne s’agit ni d’une mise en scène de rupture, ni d’un journal nostalgique. Ces images cherchent à révéler une vérité émotionnelle : ce moment précis où l’on aime encore, mais où l’on sent déjà que tout s’éloigne.

La vérité que je voulais exprimer n’est ni spectaculaire, ni dramatique. Elle se glisse dans les interstices : une baignade intime à la plage, une balade solitaire dans les ruelles, une ville inondée de soleil pendant que le silence s’installe entre les rires de deux êtres. La plupart des portraits sont pris de dos, ou à distance. Un seul montre son visage. Parce que cette histoire ne parle pas d’une seule personne — elle parle d’un silence partagé, d’un lien qui se délite, d’une question restée sans réponse.



À travers ce travail, je pose une question : que reste-t-il quand l’amour s’achève ? La douleur de la perte, ou la beauté de ce qui a été partagé ? La vérité réside-t-elle dans la durée d’une relation, ou dans l’intensité fragile de ses derniers instants ? Ces moments sont à la fois intimes et universels — des échos de quelque chose que beaucoup ont vécu, mais que peu ont saisi.
J’ai choisi de conserver les imperfections. Certaines photos sont floues, surexposées, mal cadrées — capturées dans l’urgence de l’instant. Je ne voulais pas qu’elles soient parfaites. Je voulais qu’elles soient sincères. Leurs défauts font partie de la vérité qu’elles portent : la beauté ne vient pas toujours du contrôle, mais de la présence.


En choisissant de documenter ces jours, j’ai dû affronter une vérité intime : parfois, l’amour ne suffit pas. Certains moments ne reviendront jamais, mais méritent d’être vus, ressentis et partagés — même dans leur ambiguïté.
Un Dernier Espoir d’Été est une lettre d’adieu en images. Une tentative de retenir ce qui ne reviendra pas — non pour l’idéaliser, mais pour en révéler la vérité silencieuse. Ce n’est pas une conclusion, mais un témoignage sincère de ce qui a été, avant que le temps n’efface tout.

- Ryan Seni

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